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Peacebuilding: un manuale formativo Caritas

Peacebuilding: un manuale formativo Caritas

Aggiornamento del "Manuale di formazione alla pace", pubblicato nel 2002 da Caritas Internationalis, traduzione in italiano a cura di Caritas diocesana di Roma - Servizio Educazione Pace e Mondialità (S.E.P.M.).

Ultime novita'

Conferenza episcopale della Repubblica Democratica del Congo

Il Congo ci appartiene

Dichiarazione del Comitato permanente dei Vescovi della RDC al termine della sessione statutaria tenutasi a Kinshasa dal 31 gennaio al 5 febbraio 2005


«Voici le temps favorable, voici maintenant le jour du salut» (2 Co 6, 2)

LE CONGO NOUS APPARTIENT

Déclaration du Comité permanent des Evêques de la RDC
sur la situation politique actuelle

Aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté

Préambule

1. Nous, Cardinal, Archevêques et Evêques membres du Comité Permanent de la CENCO, réunis en session statutaire à Kinshasa du 31 janvier au 5 février 2005, saisissons cette occasion pour nous adresser à nos fidèles et aux hommes de bonne volonté en cette « année électorale », décisive pour notre peuple.

Le moment favorable

2. Le processus de transition arrivera bientôt à sa fin. Nous voudrions dire à notre peuple qu’il est venu, le temps favorable (cf. 2 Co 6, 2) de s’engager résolument dans le chemin de la démocratie.
3. Comme nous n’avons cessé de le redire, cette transition, qui doit être la dernière, est la voie privilégiée pour instaurer un Etat de droit, assurer une stabilité politique et une prospérité durable dans notre pays1. Cela permettra au peuple, souverain primaire et source d’émanation et de la légitimité du pouvoir, de s’exprimer le plus tôt possible par les urnes sur ses choix constitutionnels et sur les personnes appelées à le diriger. En effet, tant que persiste la crise de légitimité, il est superflu de croire à un Etat de droit en RDC.

Signes d’espoir

4. La situation socio-politique de notre pays offre quelques signes encourageants et de bon augure : - une prise de conscience grandissante de l’appartenance à une nation ;
- une opinion publique gagnée à la cause des élections et de la démocratie ;
- la forte expression du sens des enjeux nationaux ;
- l’audit de la cour des comptes ;
- le sens du recours à la médiation en cas de conflits ;
- un regain de patriotisme et le refus par le peuple d’une guerre imposée de l’étranger ;
- le Sommet et la Déclaration de Dar-es salaam.

Signes d’inquiétude

5. Ce tableau contraste, hélas ! avec une autre face encore sombre et dangereuse du paysage socio-politique :
· Sur le plan politique et social :
- Nous avons constaté que de nombreux partis politiques sans idéologie, ne disposent ni de projet de société cohérent et convaincant, ni de programme gouvernemental ;
- des dirigeants politiques ne semblent pas se soucier des intérêts supérieurs de la nation. Par contre, ils s’illustrent notamment par des disputes autour du partage de la territoriale et des entreprises publiques ;
- la démission de l’Etat dans les domaines de la santé et de l’éducation est avérée. De même, nous déplorons la dégradation des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et aériennes, des salaires insuffisants et irréguliers. A cause de cette démission de l’Etat, le taux de scolarité, par exemple, a régressé de 30% en dix ans ! Si on n’y prend garde, c’est tout l’avenir du pays qui est ainsi compromis. C’est pourquoi, nous réaffirmons qu’il faut supprimer la prise en charge des enseignants par les parents.
- l’économie a sombré dans l’informel ;
- le phénomène des enfants dits « de la rue » a pris des proportions inquiétantes ;
- le nombre de réfugiés et de déplacés de guerre est allé croissant.
· Sur le plan culturel et religieux :
- il est affligeant de constater que la négation des valeurs authentiques de notre peuple en général et singulièrement le mépris de la vie humaine sont devenus monnaie courante ;
- pis encore, plusieurs compatriotes ont perdu le sens du sacré au point de se livrer à des actes de profanation des églises et du Saint Sacrement. De tels forfaits n’honorent ni ceux qui s’y adonnent, ni ceux qui les commanditent. Ils semblent dénoter la volonté délibérée de faire perdre au peuple ses repères fondamentaux, tout comme d’empêcher l’Eglise de se mettre au service de ce même peuple, faute d’infrastructures sociales et pastorales.

· Au plan sécuritaire, les événements qui se déroulent dans les provinces de l’est, particulièrement dans le Nord-Kivu et l’Ituri, sont préoccupants. Des informations persistantes font état de mouvements de troupes. La population a dû déserter villages et maisons, car elle redoute le déclenchement d’une vaste opération meurtrière.

Cela signifie que le pays est en danger. Dès lors, aucune attitude d’irresponsabilité et de démission n’est tolérable !

Le Congo nous appartient!

6. Chers frères et sœurs, le Congo nous appartient ! C’est à nous qu’il revient de le construire. Il y va de notre dignité et de notre souveraineté. C’est à nous qu’il incombe de déterminer notre destin, sur la base de l’expérience, du patrimoine culturel de notre peuple et de l’histoire politique de notre pays depuis son accession à l’indépendance le 30 juin 1960. Aussi faudrait-il privilégier avant tout l’expertise nationale et l’intérêt supérieur de la nation. Le Congo nous appartient ! Nous rappelons à tous les congolais que les frontières et la souveraineté nationales ne sont pas négociables. Le peuple refuse la balkanisation du pays, son occupation et l’exploitation illégale de ses richesses2.

A chacun ses responsabilités!

Sur base des constatations précédentes, nous rappelons aux différents acteurs concernés par l’heureux aboutissement de la transition les responsabilités qui sont les leurs.

7. Nous estimons que le temps est venu pour que chacun prenne ses responsabilités :

· Parlement : C’est à vous, frères et sœurs parlementaires, de voter rapidement le budget 2005, censé alléger la souffrance du peuple, notamment des fonctionnaires de l’Etat ; d’élaborer, dans les délais requis, une Constitution nationale qui soit spécifiquement congolaise, s’inspirant de notre histoire et répondant au consensus et aux aspirations profondes du peuple. Il en est de même des lois organiques destinées à faciliter l’organisation des échéances électorales. Pour cela, au lieu de vous offrir le luxe de prendre des vacances alors que la société est en ébullition, il est utile de vous imprégner d’une culture de travail, de vous faire violence pour répondre aux attentes de notre peuple.

· Gouvernement : Le rôle d’un Gouvernement dans une société sortant d’une longue et pénible guerre est décisif. Vous avez, ô membres du Gouvernement de transition, une lourde charge. Pour le salut de la nation, en tant que Pasteurs du peuple congolais, nous vous prions: de hâter l’unification et l’intégration effectives de l’armée ; de manifester par des actes concrets votre volonté politique d’aller aux élections et de respecter les Accords souscrits en ce qui concerne la fin de la guerre.

· Communauté internationale : Vous vous êtes engagés à soutenir la transition en RDC. Nous vous en sommes très reconnaissants. Cependant, il vous revient de veiller à ce que votre personnel respecte l’éthique dans son comportement et agisse de façon telle que notre peuple reconnaisse votre sincérité dans vos actes, la transparence dans vos intentions et la générosité dans votre assistance à la RDC.

· Partis politiques : En plus d’être un signe de la démocratie dans notre société, c’est à vous que revient le rôle d’assurer l’éducation civique de vos membres en leur expliquant les véritables enjeux de la transition et des échéances électorales ; d’initier des débats sur les valeurs de société sous-jacentes à votre programme politique. Vous êtes gravement coupables si vous manipulez et intoxiquez le peuple. Pour le bien de celui-ci, nous vous recommandons de privilégier le dialogue et la négociation comme voies d’issue de crises ; de préserver, en toute circonstance, un climat de tolérance, de paix, de pardon et de réconciliation.

· Peuple congolais : C’est vous qui avez sauvé l’unité nationale et l’intégrité de notre territoire. Pour un heureux aboutissement de la transition, nous demandons de développer une culture du droit, de la justice et de la légalité ; de vous former davantage aux valeurs républicaines et démocratiques ; d’assumer élégamment vos responsabilités de souverain primaire et de prendre en main le destin de notre pays, car personne d’autre ne peut s’en occuper mieux que nous-mêmes. Prenez conscience de nos valeurs sacrées, évitez de vous adonner au pillage et à la profanation des lieux de culte, des objets sacrés ainsi que des cimetières, car un peuple qui perd le respect du sacré court le risque d’ignorer finalement les valeurs fondamentales de la vie et de la société.

· Agents pastoraux : A vous qui prenez part au ministère de l’annonce de l’Evangile, nous confirmons la poursuite de l’éducation civique et électorale pour accompagner le peuple jusqu’aux élections. Cette tâche doit être accomplie dans le respect d’opinions et des droits.

8. Ces responsabilités qui sont celles de tous les congolais et de tous les acteurs de la transition en RDC, nous les soulignons particulièrement à l’adresse de nos fidèles. Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde (cf. Mt 5, 13-14). Que votre discours et vos actes, ainsi que la vie de nos communautés chrétiennes éclairent la société et combattent la corruption dans notre pays. Vous êtes le levain dans la pâte (cf. Mt 13,33) et des artisans de paix (cf. Mt 5,9).

En conclusion

9. En cette année de l’Eucharistie, et spécialement pendant ce temps de carême, nous demandons à nos fidèles de prier le Seigneur Jésus-Christ, Prince de la paix, pour la paix dans notre pays. A cet effet, ils poseront ensemble, dans les différentes paroisses, un acte de réparation et de demande de pardon à Dieu pour tous les crimes commis dans notre pays, pour les profanations contre le Saint sacrement, les objets sacrés et les lieux de culte. Aussi avons-nous décrété, pour la quatrième semaine de carême, du 16 au 18 mars 2005, trois jours de jeûne et de prière collective précédés, les 14 et 15 mars, d’une catéchèse sur les dix commandements de Dieu. Que Dieu bénisse notre pays.

Fait à Kinshasa, le 05 février 2005

1Cf. CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, « Frères, que devons-nous faire ? ». L’heure des responsabilités a sonné. Message des Evêques du Congo aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté (3 juillet 2004), Kinshasa, Editions du Secrétariat Général de la CENCO, 2004, n.23.

2CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, « Sois sans crainte… ». La situation dramatique actuelle et l’avenir de la République Démocratique du Congo. Déclaration des Evêques de la République Démocratique du Congo aux catholiques et à tous les hommes de bonne volonté, Kinshasa, Editions du Secrétariat Général, 1999, n. 8 ; J’ai vu la misère de mon peuple (Ex 3, 7). Trop c’est trop, Kinshasa, Editions du Secrétariat Général, n.13.

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